" Life is a joke, joke is a smile. So life is a smile, man. ✝ "

" Cannibale et carnassier, le chagrin m'avait dévoré jusqu'à me laisser vide de toute émotion et de toute volonté. "

J’étais allongée sur mon lit, inerte, vide. Des coups de feu auraient bien pu retentir dehors, le plafond aurait bien pu s’effondrer que je n’aurais pourtant pas bougé d’un millimètre. Pour tout vous dire, je crois que j’attendais la mort. Je n’avais pas le courage de la provoquer, pas le courage de mettre moi-même un terme à ma vie, la seule chose que j’étais capable de faire correctement à ce moment-là c’était d’attendre que l’on m’emporte. J’aurais attendu des jours comme ça si elle n’était pas arrivée en trombe dans ma chambre. Elle poussait des « Oh la la la », elle m’appelait par des petits surnoms ridicules qui me donnaient envie de vomir et me caressait les cheveux. Elle s’est assise sur mon lit et a commencé son petit discours sensé me remonter le moral, sensé me montrer que je n’étais pas seule à vivre un chagrin d’amour. C’était un flot de bêtises plus aberrantes les une que les autres. Elle me disait qu’elle avait vécu la même chose avec son Mickaël, qu’elle n’avait pas mangé pendant tout un week-end, qu’elle pleurait dès que ça n’allait pas avec lui, qu’elle lui avait écrit des poèmes. Des poèmes, c’était pathétique. Autant que ses propos optimistes grotesques. Et puis j’entendais des, "tu verras, ça passe plus vite qu’on ne le pense, la vie continue de toute façon, et puis tu es belle, tu vas vite en retrouver un. Un mieux même. Tu es encore jeune, tu as la vie devant toi, et puis tu es libre comme l’air maintenant." J’avais envie de leur cracher au visage, les rouer de coups, leur hurler les pires horreurs du monde. Comment pouvait-elle me dire ça ? Il en aimait une autre. Il était amoureux d’une autre fille. Elle osait comparer ça avec son ex, alors que c’était elle qui l’avait quitté. J’aurais pleuré toutes les larmes de mon coeur pour lui. Et les autres ? Mais quels autres ?Il n’existait qu’un homme sur Terre pour moi, il n’y en avait qu’un seul qui comptait et c’était lui. Personne d’autre au monde n’a ce sourire si attendrissant, personne d’autre n’a ses petits yeux rieurs, personne d’autre n’a cette démarche nonchalante, cette façon de rassurer d’un simple regard. Et puis, personne n’aimera mes mimiques, mes maladresses, mes crises de jalousie comme lui les aimaient. Personne n’aimera jouer avec nos mentos Love, personne ne sera attendri quand je raterais mon oral blanc. Puis, "être libre", quel cliché ridicule. Être libre c’est être avec lui, c’est ça ma liberté. Sans lui, c’est l’enfer, je suis en cage. Elle n’avait rien compris. Elle ne savait même pas ce que c’était que l’amour, et pourtant elle se permettait d’en parler. C’est en pensant toutes ces méchancetés que je me suis rendue compte que la souffrance pouvait changer une personne en montagne de haine.