Love is a big joke.
Je sais pas si on te l’a déjà dit ; tu me manques, tout le temps. En fait, tu me manques un peu le matin, quand je me lève, quand j’attends mon bus, quand je suis dans le bus, quand j’arrive à destination, puis arrivent les cours, les fameux cours où j’attends un message, un appel, un signe de toi. Arrive enfin le midi, soit c’est la cantine dans laquelle tu m’appelais, ou c’est en ville, là où on s’embrassait sur cette longue avenue du quai de Londres. Ensuite, il est 14h, et puis je pense à ton présent, à notre passé. Vient enfin l’heure de rentrer ; dans ma chambre, sur mon lit, sur le fauteuil près du bureau, ces photos déchirées, ces pleurs tard le soir et ces rêves, ces rêves qui te font revenir vers moi. Mais le pire, c’est le dimanche, je crois bien. Les après-midi qu’on passait chez moi, les soirées à s’embrasser. Et puis la nuit, souviens-toi, on s’appelait jusqu’à pas d’heure et même que je m’endormais en maths le lendemain. Et je retiens ça, car en vérité, certains pensent que je t’ai oublié, d’autres que je t’aime encore, puis moi tu veux que je te dise en fait ; en fait tu me manques. Et ils s’en foutent, parce que personne ne veut me parler de toi, ils pensent tous que c’est un sujet tabou, mais au contraire, à part Fabienne, personne ne m’en parle directement, il faut toujours que j’amorce le sujet, ou bien alors je me tais. Je pense que ça pourrait m’aider, m’aider à t’oublier ? Oh ça non, tu sais bien que c’est impossible. Je veux juste tourner cette page, comme toi tu as réussi à le faire. Parce qu’à cette heure, je te jure, j’ai l’impression que plus jamais je ne ferai confiance à l’amour à nouveau, plus personne ne m’intéresse et quand je pense que toi tu as une fille à tes côtés, elle est en or il faut le dire, même si vous me faites autant de mal que possible, sans parler de ton aventure avec cette autre. Et moi, moi je suis là, à me planter au beau milieu des couples sans trouver mon bonheur à moi. Tu sais, parfois je fais la tête comme ça sans que personne ne comprenne le pourquoi du comment, alors j’invente n’importe quoi, tout sauf toi comme raison, mais c’est simplement parce que tu flânes un peu trop dans ma tête à ces moments, et que je me perds dans nos souvenirs et ma mémoire. Puis tu sais, d’autres fois je me demande, je me demande pourquoi je t’aime encore, parce que t’es loin d’être parfait, t’es loin d’être intelligent, t’as tes failles, et je crois que c’est ce côté là qui me passionnait, et puis j’aime tout de toi malgré tout le mal que tu me fais, malgré toutes ces absurdités que tu m’as dites, pourtant je pourrais te haïr du plus profond de moi-même, haïr tes petits yeux bleus qui tombent, ta petite taille, tes mains de mécano, ton blouson blanc Redskins qui fait racaille, tes deux tatouages qui ne veulent rien dire, et j’en passe, mais tu vois je n’y arrive pas. Je suis bien trop conne, les autres doivent se dire, moi je pense juste que je suis conne d’amour, bercée d’illusions, touchée par une des flèches de cupidon. Je pense même que je suis la personne, sur toute cette terre entière qui t’a aimé le plus (sans vouloir venter mes sentiments). Peut-être qu’au fond, si je ne passe pas à autre chose, c’est parce que tu m’as donné tout ce dont j’avais besoin auparavant : de l’affection, ou peut-être même l’amour. J’ai oublié de te dire aussi, que souvent je pense à toi et moi : ce qu’on aurait pu faire ensemble à ce moment bien précis, dans la rue quand je vais fumer, en ville, ou bien encore les soirées passées à regarder la télé avec mon verre de coca, mes pantoufles et mes gâteaux. Oui, il m’arrive de ne plus sortir comme il arrivait autrefois la plupart du temps. Je ne sais pas vraiment pourquoi, peut-être le fait de m’en vouloir pour tout ce qu’on n’a pas fait, pour tout ce qu’on n’a pas pu se dire. Il m’arrive de penser à mes regrets, et tu vois j’en ai trois qui me trottent dans la tête : la fois où tu as fait une fête chez toi et que j’ai du rester à l’internat car j’avais un bac blanc le lendemain, sans parler que tu devais dormir chez moi et que je suis allée chez Mathilde à la place, l’autre fois où tu avais besoin de te laver les mains et que je n’étais pas chez moi. Si tu veux même savoir, j’ai relu nos conversations facebook, tous nos souvenirs sur mon agenda, ainsi que tous tes posts sur mon mur plus d’une fois. Et chaque fois, je redécouvre ce que tu m’apportais, ce que je ressentais, cette nouvelle saveur que tu m’as fait découvrir chaque jour pendant quatre mois. Que dire de plus ? Que quelques garçons m’ont couru après et que j’ai refusé toute tentative d’approche, sans même me rendre compte qu’en fait, c’était toi que je voulais. Et j’ai essayé, encore une fois, un échec. Alors j’ai compris, j’ai compris que je mettrai du temps à te pardonner, et à me pardonner à moi même, que je mettrai du temps à sourire enfin à la vie.